Philippe Meirieu est né en 1949 à Alès dans le Gard, au sud de la France. Très tôt, il a milité dans des mouvements d’Education populaire. Il a fait, après un baccalauréat littéraire, des études de philosophie et de Lettres à Paris. Il a préparé et obtenu un CAP d’instituteur pour enseigner dans le premier degré.
Il a été successivement professeur de français en collège et de philosophie en terminale, avant de prendre des responsabilités pédagogiques et administratives. Tout au long de celles-ci, il a toujours conservé des charges d’enseignement auprès d’élèves et d’étudiants. Il a soutenu une thèse d’Etat des Lettres et Sciences humaines en 1983 et est aujourd’hui professeur des universités en sciences de l’éducation.
Parmi ses engagements militants et professionnels, Philippe Meirieu a été responsable pédagogique d’un collège expérimental de 1976 à 1986, rédacteur en chef des Cahiers pédagogiques de 1980 à 1986, formateur d’enseignants et directeur de l’Institut des sciences et pratiques d’éducation et de formation (ISPEF) de l’université LUMIERE-Lyon 2.
Après le vote de la loi d’orientation de 1989, impulsée par Lionel Jospin, il participa à la création des Instituts universitaires de formation des maîtres et à celle du Conseil national des programmes. Il présida, à la demande de Claude Allègre, le Comité d’organisation de la consultation et du colloque : » Quels savoirs enseigner dans les lycées ? « , en 1997-1998, à la suite duquel fut mise en place une réforme des lycées aujourd’hui très largement démantelée. Il dirigea l’Institut national de recherche pédagogique (INRP) de juin 1998 à mai 2000, s’efforçant d’associer, dans une même dynamique, innovation et recherche. Il a terminé, en 2006, son mandat de directeur de l’IUFM de l’Académie de Lyon et repris ses activités de professeur à l’université Lumière-Lyon 2.
Il a été directeur de la chaîne de télévision pour l’éducation CAP CANAL de 2008 à 2010. Il dirige la collection » Pédagogies » chez ESF éditeur depuis sa création… Il est aujourd’hui, à côté de ses activités universitaires, vice-président de la Région Rhône-Alpes délégué à la formation tout au long de la vie.
Philippe Meirieu a consacré ses premiers travaux scientifiques à la question de l’interaction entre pairs dans les apprentissages et du travail en groupes. Il s’est ensuite intéressé à la « pédagogie différenciée » en faisant l’hypothèse que l’accès de tous les élèves aux fondamentaux de la citoyenneté imposait la mise en place d’itinéraires spécifiques adaptés. Avec l’objectif majeur de différencier sans exclure ou créer des ghettos, de s’adapter à chacun en évitant de l’enfermer dans un donné, il a mené de nombreuses recherches sur le « collège unique » et ses conditions de réussite. C’est ainsi qu’il en est venu à étudier la place du sujet dans le processus éducatif et à travailler sur les rapports entre éthique et pédagogie.
Selon lui, le rôle de l’école est à la fois d’instruire et d’éduquer, la finalité étant l’émancipation de l’élève et le développement de son autonomie.
Il met avant tout l’accent sur le fait que chaque élève est différent et que les classes sont inévitablement hétérogènes. Face à cette hétérogénéité, il propose d’utiliser la pédagogie différenciée et plus particulièrement les groupes de besoin.