Avec : Anne Pauly
Modération : Alexis Brocas
ll y a d’un côté le colosse unijambiste et alcoolique, et tout ce qui va avec : violence conjugale, comportement irrationnel, tragi-comédie du quotidien, un « gros déglingo», dit sa fille, un vrai punk avant l’heure. Il y a, de l’autre, le lecteur autodidacte de spiritualité orientale, à la sensibilité artistique empêchée, déposant chaque soir un tendre baiser sur le portrait pixelisé de feue son épouse ; mon père, dit sa fille, qu’elle seule semble voir sous les apparences du premier. Il y a enfin une maison, à Carrières-sous-Poissy et un monde anciennement rural et ouvrier. De cette maison, il va bien falloir faire quelque chose à la mort de ce père Janus, colosse fragile à double face.
Avant que j’oublie, premier roman d’Anne Pauly, évoque le deuil d’un père et l’ordinaire des jours ; questionne les traces et les souvenirs à partir desquels se recompose une histoire.
Crédits photos : Smith