Autour du thème « Histoires » animé par Robert d’Artois
« Des images que l’on contemple, à celles que l’on reproduit, puis celles que l’on crée ; des histoires que l’on relate, à celles que l’on raconte, puis de celles que l’on invente à celles qui constituent l’Histoire ; des « Nuées » d’Aristophane à « Nuages » de Django Reinhardt, des nuages qui cachent, aux nuages sur lesquels notre esprit s’évade… Les trois termes choisis par Anne-Marie Garat comme thématique de cette édition des Lettres d’Automne, renvoient, chacun avec ses résonnances, à notre manière d’être au monde, aux relations croisées que notre esprit entretient avec le réel… Si elles peuvent être une des genèses de la création littéraire… Aristote nous rappelant que « la philosophie est née de l’étonnement», cette «entreprise» conduit à poser la question du vrai, de sa réalité. Autrement dit : lorsque mon esprit appréhende et lit le monde, voire tente d’y trouver du rationnel dit-il la réalité du monde ou ne produit-il qu’une approche plus ou moins juste ? Pire un simulacre ? »
Histoires
Si les images peuvent générer des histoires… carrefours de tous les possibles, à nous de voir ce que nous décidons d’en faire… une photo découverte peut provoquer, une énigme à résoudre, une scène, voire une rupture, ou devenir l’étincelle d’un roman …
Les histoires sont le lieu même de la rencontre (inclusion/exclusion) de l’imaginaire et du réel, un des cœurs de la littérature. L’histoire que l’on invente, celle que l’on relate, que l’on recrée, sur laquelle on s’appuie, celle que l’on brode….que l’on enjolive : « l’histoire est plus belle comme cela »… se pose la question du rapport à la réalité des choses, en fait à ce que l’on appelle « le vrai »
Ainsi s’interroge le passé, individuel, personnel, comme le passé d’une communauté, d’une société, d’un pays, d’une civilisation, de l’humanité…
Sans oublier « les histoires » que l’on craint, celles que l’imaginaire invoque disant : « cela va faire des histoires »… pouvant conduire jusqu’aux guerres Picrocholines…
Mais aussi, il y a cette discipline que l’on nomme l’Histoire, la connaissance du passé, l’histoire des historiens, parfois constituée de petites histoires multiples et variées, comme de celles des peuples…. Peut-elle être un savoir positif, objectivable ? N’a-t-on pas souvent, en vain cherché à réécrire l’histoire, de la « réviser »…
Ce fait historique invoqué par les sciences humaines, comment a-t-il été vécu, comment a-t-il été ressenti ?
Nous sommes confrontés à des interprétations différentes ? qu’elles en sont les raisons ? précarité des sources, divergences de témoignages, divergences d’approches théoriques et idéologiques ?
De plus l’Histoire induit notre rapport au temps… Circularité ou devenir monodrôme, y a t-il un sens de l’histoire ?
« l’Histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait jamais élaboré » nous rappelle Paul Valery, « car elle contient tout et rend compte de tout »…Critique de l’histoire ou de l’historicisme?
Robert d’Artois
Images : le mardi 8 octobre à 16h30 à la Maison du Crieur
Histoires : le mardi 29 octobre à 19h à la Librairie La femme renard
Nuages : le dimanche 1er décembre à 11h au théâtre Olympe de Gouges
Copyright Photo : P. Colin