Texte inédit lu par Anne-Marie Garat
« Il y a des endroits où nous revenons sans savoir ce que nous y cherchons : que s’y est-il passé, que nous y est-il arrivé ? Il y a une maison sur la côte du sud-ouest atlantique, une vieille villa qui appartenait jadis à Mme Dhal, – elle est imaginaire mais je sais où elle se trouve, plantée seulette en haut de la dune à l’écart du village. Pas très confortable, mais on peut y squatter quelques jours ; disons le temps d’un roman. De préférence en automne : la plage est vide des gens de l’été, le vent et l’océan font un boucan du diable jusque dans la forêt, surtout la nuit ; qui tombe tôt en cette saison. Les blockhaus de guerre sont en sentinelle d’un passé qui s’est mal passé, un petit sabot de bois traîne peut-être dans le sable les soirs de grandes marées – est-ce un rêve ? Ou un conte, terrible comme tous les contes. Mieux vaudrait mettre cette maison en vente, l’expédier une fois pour toutes aux encombrants de mémoire. Mais voilà que, quand on s’y croyait seule, des gens rappliquent. Ils n’étaient pas prévus au programme, pas plus que les fantômes. Comme c’est étrange, quel hasard, et quelle coïncidence : voilà que tout se détraque, ou que tout se raccorde de manière inopinée. De quoi tomber sur la plage de tout son haut, jambes coupées. De quoi mettre sa voiture dans un fossé, s’allonger sur un lit de fougères avec un inconnu, fuir la vague démente d’une tempête en pleine nuit atlantique, et réécrire l’histoire. » Anne-Marie Garat
La fanfare OMEGA clôture en musique de cette 29e édition de Lettres d’Automne !
À travers un répertoire de musiques traditionnelles klezmers, tziganes, et de compositions puissantes et déjantées, ce groupe de musiciens s’est donné pour mission d’entrainer le public dans la frénésie de ses rythmes hypnotiques. Leurs morceaux et envolées improvisées incitent à la danse et à la fête !