Avec Lydie Salvayre et Laurent Mauvignier, modération : Alexis Brocas
Dans le dernier livre de Lydie Salvayre, Tout homme est une nuit, vont se faire face, d’une part : un solitaire, un lettré, un pas-tout-àfait- conforme, et de l’autre : les habitants d’un paisible village que l’arrivée de ce nouveau, de cet intrus, bouscule et profondément déconcerte. Très vite surgiront, entre l’un et les autres, l’incompréhension et la méfiance, puis les malentendus et les soupçons mauvais, puis les grandes peurs infondées et les violences que sourdement elles sécrètent. Puisque tout homme est une nuit.
Des questions vieilles comme le monde, mais d’une brûlante actualité, qui traversent également les livres de Laurent Mauvignier, et notamment Continuer. Comment le roman peut-il donner forme littéraire à ces interrogations et nous aider à penser le monde ?
« Si j’aime si profondément le roman, c’est qu’il est par essence humain – je ne dis pas humaniste – humain, oui, parce qu’il met l’expérience humaine au centre de tout, y compris dans sa noirceur et sa banalité. C’est pour cette raison que tout roman est profondément politique : il donne un nom à chacun. Son utopie, son horizon, c’est de vouloir nommer chaque visage, rendre à chacun la singularité et la complexité de sa vie. » Laurent Mauvigner, Le Monde des livres
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