Le podcast de Lettres d’automne se veut tout à la fois mise en bouche et prolongement du festival littéraire de Montauban. Il s’inscrit dans la lignée de ce que nous avons toujours souhaité : faire entendre la langue singulière des auteurs, questionner avec passion leurs textes, arpenter leurs univers artistiques, réfléchir et s’émouvoir ensemble.
Après une première saison, en quatre épisodes, intitulée « À la croisée des langues, littératures françaises d’ici et d’ailleurs », une nouvelle saison est proposée en écho avec la 31e édition du festival qui accueille Mathias Énard en invité d’honneur autour du thème « Mélodies et variations ».
Vous y entendrez des entretiens avec des auteurs, artistes, éditeurs, libraires…. ainsi que des extraits de lecture.
Un podcast à découvrir sur cette page ou sur toutes les plateformes habituelles.
Bonne écoute !
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Production : Confluences / Réalisation : Qude / Entretiens : Brice Torrecillas / Musique : Alexis Kowalczewski
Comment ça marche ?
Lettres d’automne, le podcast est un rendez-vous audio à écouter en tous lieux et toutes saisons.
Vous pouvez le découvrir directement sur cette page ou si vous préférez sur l’une des applications suivantes: Appel Podcast, Spotify, Deezer, Google Podcast.
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Deuxième saison
Saison 2 – Épisode 1. Mélodies & variations
Saison 2 – Épisode 2. Lire Mathias Énard
Entretiens avec Myriam Anderson (éditrice), Élodie Karaki (journaliste), Emmanuel Noblet (comédien et metteur en scène) et Caroline Berthelot (libraire)
Lecture du texte La dernière charge des cosaques du don de Mathias Énard, par Myriam Anderson
La 31e édition du festival Lettres d’automne (15>28 novembre Montauban) accueille, durant deux semaines, près de 80 écrivains et artistes réunis autour de Mathias Énard pour explorer le thème « Mélodies et variations ».
Mais comment aborder la lecture de l’œuvre de notre invité d’honneur, à qui l’on doit les romans Zone (prix du Livre Inter 2009), Boussole (prix Goncourt 2015), ou encore Le Banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs, mais aussi des romans graphiques et un recueil de poèmes ? Quel chemin dessiner entre des livres si différents dans leurs formes et leurs sujets ?
Dans cet épisode, nous avons voulu interroger quelques-unes des personnes qui connaissent bien et l’auteur, et son œuvre : la journaliste littéraire Élodie Karaki qui animera le grand entretien avec lui à Montauban, le comédien et metteur en scène Emmanuel Noblet qui a adapté Boussole en 2016, Caroline Berthelot, libraire à la Femme-Renard, ainsi que son éditrice chez Actes Sud, Myriam Anderson.
Première saison
Saison 1 – Épisode 1. A la croisée des langues,
littératures françaises d’ici et d’ailleurs
Lecture d’extraits de Les langues et les chants d’Hubert Haddad, par Maurice Petit
Issus de continents différents mais réunis par le goût d’abolir les frontières, ils inventent tous trois des langages nouveaux et témoignent de la façon dont la littérature accueille les diversités du monde.
Cet épisode est également ponctué de lectures d’extraits, par Maurice Petit, d’un texte inédit d’Hubert Haddad, « Les langues et les chants » , écrit spécialement à l’occasion du festival 2020.
Saison 1 – Épisode 2. Léonora Miano
par Brice Torrecillas
Nous la retrouvons ici entourée de quatre autrices – Aminata Aïdara, Sofia Aouine, Salomé Berlemont-Gilles et Gaël Octavia – qu’elle avait souhaité convier à Lettres d’Automne. Un dialogue à cinq voix où il sera tout à la fois question de Faulkner, de Shakespeare, de Simone de Beauvoir, de jazz, d’une nouvelle maison d’éditions, de la liberté d’écrire là où l’on ne vous attend pas…
de et par Léonora Miano
Au printemps 2020, alors que la pandémie due au covid-19 paralyse la planète, Le Temps, quotidien suisse, sollicite la parole des écrivains. Invitée à écrire au sujet de cet événement dont on ne peut encore mesurer la portée, Léonora Miano compose Passages, une série de portraits, de tranches de vie témoignant de l’impact de la pandémie sur les habitants de Lomé, capitale du Togo où elle réside.
La question de la circulation s’impose très tôt, dans cette région ouest africaine connue pour son dynamisme commercial, lequel dépend évidemment de la possibilité d’aller et venir. Passages, c’est donc d’abord cela, une présentation de la manière dont la mobilité des uns et des autres est soudain contrariée.
Puis, la ville elle-même se met à parler. Il se pourrait d’ailleurs qu’elle soit la narratrice de l’ensemble. La suite de portraits s’interrompt par moments pour faire entendre les réflexions de Lomé, une description plus immédiate de cette étrange situation. Le récit de la ville se compose de trois parties. La première, qui s’intéresse au début de la pandémie, est l’objet de cette lecture.
Chacun des mouvements est introduit par des ambiances locales, bruits de la ville, appel des taxis motos, conversations, chants…
Ingénieur du son : Rodrigue Bellow / Bruitages : Rodrigue Bellow / Dialogue zemidjan (conducteur de moto taxi) et dealer de Tramadol : Michael Olufade (zem), Gracia Zanklassou (dealer) / Musiques : Akpe (chant religieux entendu après un prêche de rue) Paroles et musiques par Isaac Dogbo, Chanté par Rodi Ade ; Edo egne ame (chanson que le zem entend dans un bar de plage) Paroles, musique et chant par Rodi Ade, Arrangements par Rodrigue Bellow et Michael Olufade / Sossignalé (conclusion) Par Elom 20ce, album Indigo /
Écriture, lecture et autres voix : Léonora Miano
Hors-Série. In-Tranquilles
Composition, chant et guitare : Ernest Barbery – Lecture : Sarah Cousy et Mary Carrément
Un musicien et deux comédiennes pour une lecture électrique du beau texte de Léonora Miano, Écrits pour la parole. Deux voix et une guitare pour déployer l’énergie émancipatrice de ces instantanés, petites histoires, bribes de réalité, pour rendre audible la parole proscrite, les cris étouffés, pour évoquer l’immigration, le machisme, les relations homme / femme avec force et humour. Parce que derrière le sourire, il y a les dents.
Parce que sous la peau se cache le muscle !
Cette captation a été réalisée dans les conditions du direct mais sans public dans la salle de spectacle du Tracteur à Cintegabelle.
Création musicale : Ernest Barbery / Interprètes : Mary Carrément, Sarah Cousy, Ernest Barbery.
Saison 1 – Épisode 3. Patrick Chamoiseau
Entretiens avec Patrick Chamoiseau et Mario Canonge, par Brice Torrecillas
Lecture d’extraits de Frères Migrants (éditions du Seuil) par Maurice Petit
« À la croisée des langues, littératures françaises d’ici et d’ailleurs » , sur un tel sujet, comment ignorer l’apport essentiel de Patrick Chamoiseau ? Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde, prix Goncourt pour Texaco, le co-auteur de L’Éloge de la créolité définit le langage comme « le désir-imaginant de toutes les langues du monde ».
Dans cet épisode, nous l’entendrons notamment évoquer les mystères de la création, et nous franchirons en sa compagnie les frontières poreuses de la littérature pour rejoindre son ami martiniquais, le pianiste de jazz, Mario Canonge.
En ouverture, nous entendrons la lecture par Maurice Petit d’un extrait du discours qu’a prononcé Patrick Chamoiseau en janvier 2020 alors qu’il inaugurait sa Chaire d’écrivain en résidence de Sciences Po. Un texte qui fait part, selon ses propres mots, « d’une formidable énigme » qu’il continue d’explorer dans son tout dernier livre paru au Seuil, Le Conteur, la nuit et le panier.
Et enfin, des extraits de son essai poétique Frères Migrants, toujours lus par Maurice Petit, viendront conclure l’épisode.
Texte de Patrick Chamoiseau (éditions du Seuil, 2018)
“ La poésie n’est au service de rien, rien n’est à son service. Elle ne donne pas d’ordre et elle n’en reçoit pas. Elle ne résiste pas, elle existe — c’est ainsi qu’elle s’oppose, ou mieux : qu’elle s’appose et signale tout ce qui est contraire à la dignité, à la décence. À tout ce qui est contraire aux beautés relationnelles du vivant. Quand un inacceptable surgissait quelque part, Edouard Glissant m’appelait pour me dire : « On ne peut pas laisser passer cela ! » Il appuyait sur le « on ne peut pas ». C’était pour moi toujours étrange. Nous ne disposions d’aucun pouvoir. Nous n’étions reliés à aucune puissance. Nous n’avions que la ferveur de nos indignations. C’est pourtant sur cette fragilité, pour le moins tremblante, qu’il fondait son droit et son devoir d’intervention. Il se réclamait de cette instance où se tiennent les poètes et les beaux êtres humains. Je ne suis pas poète, mais, face à la situation faite aux migrants sur toutes les rives du monde, j’ai imaginé qu’Edouard Glissant m’avait appelé, comme m’ont appelé quelques amies très vigilantes. Cette déclaration ne saurait agir sur la barbarie des frontières et sur les crimes qui s’y commettent. Elle ne sert qu’à esquisser en nous la voie d’un autre imaginaire du monde. Ce n’est pas grand-chose. C’est juste une lueur destinée aux hygiènes de l’esprit. Peut-être, une de ces lucioles pour la moindre desquelles Pier Paolo Pasolini aurait donné sa vie.” Patrick CHAMOISEAU
La matière de l’absence, Patrick Chamoiseau Seuil, 2016
Frères Migrants, Patrick Chamoiseau, Seuil, 2018
Le Conteur, la nuit et le panier, Patrick Chamoiseau Seuil, 2021
Eloge de la Créolité, Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, Gallimard, 1989
Eloges, Saint-John Perse, Gallimard, 1967
Cahier d’un retour au pays natal, Aimé Césaire, éditions Présence Africaine, 2000
La Lézarde, Edouard Glissant, Seuil, 1995
Saison 1 – Épisode 4. Mathias Enard
Entretiens avec Mathias Énard et Anne Weber, par Brice Torrecillas
Lecture d’extraits de Le banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs (Actes Sud) et Dernière communication à la société proustienne de Barcelone : Pamirs (Inculte) par Maurice Petit et Nathalie Vidal
Dans cet épisode, nous avons souhaité inviter aussi à notre table Anne Weber, écrivaine et traductrice qui a la particularité de traduire elle-même ses propres ouvrages de l’allemand au français.
Les mises en bouche sont assurées par Maurice Petit et de Nathalie Vidal avec leur lecture d’un extrait de ce livre sur lequel plane l’ombre de Rabelais, Le Banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs, notamment.
Texte de Mathias Énard (éditions Actes Sud, 2020)
Pour les besoins d’une thèse sur « la vie à la campagne au XXIe siècle », l’apprenti ethnologue David Mazon a quitté Paris et pris ses quartiers dans un modeste village fictif au bord du Marais poitevin. Logé à la ferme, bientôt pourvu d’une mob propice à ses investigations, s’alimentant au Café-Épicerie-Pêche et puisant le savoir local auprès de l’aimable Maire – également fossoyeur –, le nouveau venu entame un journal de terrain, consigne petits faits vrais et mœurs autochtones, bien décidé à circonscrire et quintessencier la ruralité.
Mais déjà le Maire s’active à préparer le Banquet annuel de sa confrérie – gargantuesque ripaille de trois jours durant lesquels la Mort fait trêve pour que se régalent sans scrupule les fossoyeurs – et les lecteurs – dans une fabuleuse opulence de nourriture, de libations et de langage. Car les saveurs de la langue, sa rémanence et sa métamorphose, sont l’épicentre de ce remuement des siècles et de ce roman hors normes, aussi empli de truculence qu’il est épris de culture populaire, riche de mémoire, fertile en fraternité.
Production de l’épisode : Confluences / Réalisation : Qude / Entretiens : Brice Torrecillas / Lecture : Le banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs (Actes Sud) et Dernière communication à la société proustienne de Barcelone : Pamirs (Inculte) lus par Maurice Petit et Nathalie Vidal/ Musique du générique : Alexis Kowalczewski
Le banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs, Mathias Enard, Actes Sud, 2020
Dernière communication à la société proustienne de Barcelone, Mathias Enard, Inculte, 2016
Le grand dictionnaire de la cuisine, Alexandre Dumas
Annette, une épopée, Anne Weber, Seuil, 2020