Archives des Lettres d'automne - Page 16 sur 63 - Confluences

L’Invention des corps

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Texte : Pierre Ducrozet (Actes Sud, 2017) – Adaptation : Nathalie Vidal – Lecture : Nathalie Vidal, Jacques Merle – Création plastique : Isabelle Bonte. 

Rescapé du massacre des quarante-trois disparus d’Iguala, dans la nuit du 26 septembre 2014, Álvaro, qui n’a plus rien à perdre, file vers la frontière américaine. Aussi indomptable que blessé, ce surdoué de l’informatique se retrouve bientôt entre les griffes d’un magnat du Net, apprenti sorcier de la Silicon Valley, mécène et apôtre du transhumanisme, qui vient de recruter une brillante biologiste française. En mettant sa vie en jeu, Álvaro se rapproche lentement de l’amour, et du désir d’être lui-même. Exploration tentaculaire des réseaux qui irriguent le contemporain – du corps humain au World Wide Web – L’Invention des corps cristallise les enjeux de la modernité avec un sens crucial du suspense, de la vitesse et de la mise en espace.

Les voix de Nathalie Vidal et Jacques Merle, accompagnées par les créations réalisées sur scène par la plasticienne Isabelle Bonte, nous entraînent dans les plis de cette histoire étourdissante.

“ J’ai imaginé un roman sans centre, fait de plis et de passages, de liens, d’hypertextes, qui dédoublerait le mouvement du monde contemporain, en adoptant Internet comme sujet et comme forme. {…} Je voulais des ordinateurs mais aussi des routes, de la terre, la poésie des tubes et des nerfs. Je voulais écrire une histoire des corps contemporains, observer comment l’époque les sculpte et les déforme, je voulais les regarder de près pour savoir ce qu’ils nous disent. “ Pierre Ducrozet

Nathalie Vidal©Philippe Colin / Jacques Merle©Philippe Colin

Littérature pour la jeunesse

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Avec Sophie Van der Linden, Marie Colot, Emmanuelle Augeau, les étudiants et enseignants de Master MEEF premier degré de l’INSPÉ. 

Passionnés, curieux, étudiants, professionnels du livre ou de l’éducation, cette journée de rencontres et de réflexion autour de la littérature pour la jeunesse et de sa médiation est faite pour vous ! Le thème de ces 32e Lettres d’Automne, Fictions et chemins de traverse est le fil rouge des rencontres de la journée.

RENCONTRES

• Quel regard sur la littérature pour la jeunesse ?
Avec les étudiants du Master métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation.
Un jour, nos yeux tombent par hasard sur un livre pour la jeunesse qui nous est familier, et nous voilà brusquement envahis par le souvenir de notre première rencontre avec ce livre.
C’est ainsi que les étudiants en Master MEEF premier degré de l’INSPÉ de Montauban, sont partis sur les traces des lecteurs-enfants qu’ils étaient à travers des projets photographiques individuels ou collectifs.

• L’album pour la jeunesse, étape par étape
avec Sophie Van der Linden, autrice et critique spécialiste de la littérature jeunesse
Seule forme véritablement inventée pour un public enfantin, l’album a évolué sous l’impulsion de figures artistiques et éditoriales audacieuses.
Quelles sont les grandes étapes de cette évolution ? En quoi éclairent-elles la production contemporaine ? Conférence en images par une spécialiste du genre.

• Panorama des éditeurs engagés
Avec Emmanuelle Augeau, responsable de la bibliothèque de l’INSPÉ Montauban.
On a parfois du mal à définir ce qu’est un éditeur de littérature « jeunesse ». Alors un éditeur de littérature jeunesse « engagé », en voilà une énigme !
Que font donc ces éditeurs pour mériter une telle étiquette ? De quoi parlent-ils aux enfants / aux ados et pour quoi ? Comment leurs choix dessinent-ils une politique éditoriale spécifique ? Comment leurs livres s’inscrivent-ils dans la réalité des lecteurs ?
Tentons ensemble de répondre à ces questions pour cerner cette grande notion de « l’engagement » et arrêtons notre regard sur quelques exemples concrets pour illustrer sa place dans la littérature jeunesse.

• À la rencontre des jeunes lecteurs
Avec Marie Colot, autrice
Marie Colot écrit depuis plusieurs années pour les enfants et les adolescents. Ses livres sont souvent traversés par des sujets graves, traités avec légèreté, et mettent en scène des personnages à la fois sensibles et solides.
Comment écrit-on pour la jeunesse ? Peut-on aborder tous les sujets ? Comment les rencontres avec les jeunes lecteurs, en classe ou dans les médiathèques, viennent-elles prolonger et nourrir son travail d’autrice ?
Voilà quelques-unes des questions que Marie Colot abordera lors de cet échange.
Elle évoquera également sa série d’histoires « Le Club de la Cabane » créée à la demande d’un éditeur et pensée spécialement pour susciter l’envie de lire chez les apprenti(e)s lecteurs-lectrices.

VISITE DE L’EXPOSITION des étudiants de l’INSPÉ : Sur les traces des lecteurs-enfants que nous étions

DÉCOUVERTE DES LIVRES ET DÉDICACES sur le stand de la librairie Le bateau livre.

Journée organisée par Confluences et l’INSPÉ de Montauban.
Fiche d’inscription à renvoyer sur scolaire@confluences.org

Vers la violence

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Avec Blandine Rinkel – Modération : Élodie Karaki. 

« Il ne m’avait pas légué la douceur, la confiance ni la foi. Pourtant j’héritais de lui les trois choses auxquelles je tenais le plus au monde. J’héritais de lui l’absence, la joie et la violence. »
Plus grand que la vie, Gérard illumine les jours de sa fille, Lou. Fort et fantaisiste, ce baby-boomer aux allures d’ogre ensorcèle tout : les algues deviennent des messages venus des dieux, les tempêtes des épreuves militaires, ses absences des missions pour les Services Secrets. Mais que fait cette arme dans la table de nuit ? Qui sont ces fantômes d’une famille disparue, surgissant parfois au détour d’une conversation, dans un silence suspendu ? D’où viennent, surtout, ces accès de cruauté — ceux-là même qui exercent sur sa fille fascination et terreur ?
À travers l’histoire d’une enfance trouble, dans ces paysages de l’ouest français où la mer et la forêt se confondent, Vers la violence rappelle comment nos héritages nous façonnent.

©Richard Dumas

Musique et écriture

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Avec Pierre Ducrozet, Blandine Rinkel et Rubin Steiner – Modération : Brice Torrecillas.

Le dernier roman de Pierre Ducrozet est une histoire intime, sauvage et informelle de la musique au XXe siècle, un roman qui danse et qui sonne comme un concert et une tempête. On ne s’étonne donc pas qu’il ait créé une lecture musicale autour de ce texte avec Rubin Stei- ner, musicien et DJ auteur de plus d’une dizaine d’albums se jouant tous des conventions. Blandine Rinkel est, quant à elle, écrivaine mais aussi chanteuse, danseuse et parolière du groupe « Catastrophe », très remarqué sur la scène pop française.
Tous trois imaginent des projets dans lesquels la littérature s’échappe des livres, l’écriture se fait musique et la musique écriture.

Rubin steiner©Arya Audiovisuel / Pierre Ducrozet©Cris Palomar / Blandine Rinkel©Richard Dumas

 

Café Philo #2 : La Fiction

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Libres échanges animés par Robert d’Artois

Comme à l’accoutumée, Robert d’Artois vous invite à aborder le festival sous l’angle de la philosophie. Deux rendez-vous pour échanger en toute liberté autour des notions de réel (9 novembre) et de fiction (27 novembre).

« Le rapport de notre esprit au réel hante en permanence la démarche philosophique, elle est traditionnellement rappelée par la phrase de Platon dans le Théétète : « Iris est fille de Thaumas », liée au jeu de mot sur « thaumazein » : s’étonner en grec, d’où la formule: « la philosophie est née de l’étonnement ».
Cet étonnement induit la question : pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien ?
Cette découverte du monde qui nous fait face et nous englobe, pousse à nous interroger sur les différentes approches rationnelles que notre intelligence est capable d’en faire, des récits qu’elle en construit et ce jusqu’à pouvoir douter de sa réalité ce qui, par extension questionne ce qu’habituellement nous appelons le vrai…
Et si ce que nous qualifions de vrai n’était en fait qu’une hypothèse rassurante, qu’un fruit de notre imaginaire destiné à calmer les angoisses existentielles liées à notre finitude ? Car si donc le réel est réellement tel que nous le percevons, il devient déterminant, alors qu’en est-il de notre liberté ?
La réponse se trouve-t-elle dans notre capacité à imaginer, créer un univers autre, celui de tous les possibles avec sa dimension démiurgique celui de la création, que se soit poésie, roman, musique, peinture, arts plastiques… expressions de notre liberté. Cette liberté, comment celle-ci se construit-elle, en se confrontant au réel ? en le transfigurant par la fiction, les fictions?
José Luis Borges nous disait « l’esprit rêvait, le monde était son rêve ».
Penser le monde ou le rêver ? Là est la question… de ces deux cafés-philo, « le réel » pour le premier et « fictions » pour le second…. » Roberts d’Artois

Je suis une fille sans histoire

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Conception, écriture, jeu : Alice Zeniter
Regard extérieur : Matthieu Gary, circassien
Scénographie : Marc Lainé – Création lumières : Kevin Briard

À l’heure de la chasse aux fake news et du complotisme généralisé, raconter des histoires n’a jamais paru autant suspect. Dans cette conférence spectacle aussi drôle que savamment documentée, Alice Zeniter prouve pourtant que l’art du récit est une science à ne pas sous-estimer. Elle part du constat que notre rapport au monde passe par le récit, partout et tout le temps : qu’il s’agisse de décrire la journée qui vient de s’écouler, d’évoquer un évènement politique ou une découverte scientifique. Elle remonte alors le temps et débusque les ferments des mythes fondateurs toujours à l’œuvre aujourd’hui. Pour faire une bonne histoire, faut-il nécessairement des conflits, des morts, des hommes remarquables et actifs et des femmes victimes ? Pourquoi est-on triste quand le héros de notre film préféré meurt ? Existe-t-il une différence entre fiction et mensonge ? Pour répondre à toutes ces questions, l’écrivaine convoque Aristote, Umberto Eco, Baptiste Morizot ainsi qu’Anna Karénine, Sherlock Holmes ou Les Misérables. Elle partage aussi ses doutes et ses espoirs sur la puissance des mots et notre capacité à inventer les récits de demain, débarrassés du patriarcat et d’une vision utilitariste de la nature. Une performance éclairante et palpitante sur notre besoin d’histoires.

©Simon Gosselin

GPS

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Avec Lucie Rico et Pierre Ducrozet – Modération : Catherine Pont-Humbert. 

Ariane est une jeune femme en difficulté sociale et personnelle. Elle préfère rester cloîtrée chez elle, jusqu’au jour où Sandrine, sa meilleure amie, l’invite à ses fiançailles. Pour l’aider à se repérer et lui permettre d’arriver à bon port, Sandrine partage sa localisation avec elle sur son téléphone. Guidée par le point rouge qui représente Sandrine dans l’espace du GPS, Ariane se rend donc aux fiançailles. Mais le lendemain, Sandrine a disparu. Elle ne répond plus au téléphone. Aucune trace d’elle. Sauf ce point GPS, qui continue d’avancer. Et qu’Ariane ne va plus quitter des yeux. Le GPS lui procure un sentiment de proximité avec Sandrine. Comme si elles partageaient un secret. Mais Ariane commence à confondre le monde réel et le support numérique. Écrit comme un thriller, ce roman, sur l’amitié et la mort, sur les fragilités sociales et psychiques, traverse les illusions du deuil à l’aune de nos addictions numériques.

« Son Chant du poulet sous vide (POL, 2020) était grisant, son GPS va enchanter la rentrée. (…) GPS est avant tout une ode drôle et sensible à l’art de la fuite et au pouvoir de la fiction, aux histoires que l’on se raconte dans l’espoir de donner un sens à nos vies, au risque, parfois, de se perdre. » Avril Ventura, Elle

Manifestation proposée en partenariat avec La Mémo, médiathèque de Montauban

Pierre Ducrozet ©ChrisPalomar
Lucie Rico ©Hélène Bamberger/P.O.L.

Écrire pour le théâtre

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Avec Penda Diouf et Alice Zeniter – Modération : Élodie Karaki. 

Penda Diouf écrit pour le théâtre et l’opéra, ses textes mêlent petites et grandes histoires, histoire intime et histoire politique. Elle dit d’Alice Zeniter, rencontrée à La Comédie de Valence où elles sont toutes deux membres de l’Ensemble artistique, que « les thèmes qu’elle déploie dans son écriture entrent en conversation avec [ses] propres obsessions de citoyenne et d’autrice. »
De son côté, Alice Zeniter, dans un portrait qu’elle lui a consacré, la décrit ainsi : « Penda Diouf est autrice et cela s’entend jusque dans les conversations quotidiennes. La voix de Penda pèse les mots et les virgules, elle avance en sachant ce que font et défont les phrases, elle a la force discrète de l’articulation et la beauté des syllabes quand elles tombent juste. […] Disons aussi ceci, tout de suite : Penda Diouf est une autrice noire qui écrit dans un paysage théâtral dont elle voit constamment les éléments manquants, les effacements, les silencia- tions. […] C’est aussi parce que le paysage théâtral est tronqué, monochrome, que Penda Diouf a co-créé en 2015, avec Anthony Thibault, le label Jeunes textes en liberté qui prône “une meilleure diversité de narrations et de représentations sur scène” et qui a déjà distingué et fait entendre une quarantaine de textes lauréats. »
Toutes deux échangent autour de leurs expériences d’écriture pour le spectacle vivant.

Manifestation proposée en partenariat avec La Mémo, médiathèque de Montauban

Alice Zeniter ARCHE©HeleneHarder
Penda Diouf ©DR