Archives des Lettres d'automne - Page 6 sur 58 - Confluences

Des lieux, des souvenirs et leurs images après eux

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Avec Hélène Gaudy et Jane Sautière – Modération : Élodie Karaki 

Après Une île, une forteresse et Un Monde sans rivages, Hélène Gaudy poursuit dans Villa Zamir (Sunsun, 2022) sa démarche singulière : arpenter les lieux, plonger dans les strates des paysages, déplier les traces, enquêter dans leurs manques, dans une langue superbe de justesse. Si la dimension intime n’est pas absente de son œuvre, elle est dans ce récit une ligne de force.
Cette dimension est un des points de contact avec le dernier livre de Jane Sautière, Corps flottants (Verticales, 2022). À l’orée de celui-ci, Jane Sautière décide – et elle ne sait pas ce qui l’attend – de se retourner vers son passé. De l’Iran au Cambodge, dans l’épaisseur des lieux traversés dans la roue d’un père au service des secrets, elle n’évite pas les failles de l’oubli. Son récit, porté par la délicatesse de l’intelligence, affronte ce qui est perdu et ce qui se réveille.
Quelle mémoire portent les lieux ? Quelles traces nous laissent-ils et comment les retrouver, les raconter ? Nos deux autrices pistent un passé obscurci par le temps et questionnent avec une sensibilité inoubliable les lieux, les souvenirs et leurs images.

Jane Sautière © Francesca Mantovani / Hélène Gaudy © Brigitte Blaquart

À deux voix

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Lecture et rencontre
avec Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat

Quatre ans après leur première aventure épistolaire, les personnages du roman Et je danse aussi, écrit à quatre mains par Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat, se décident à renouer une correspondance.
Entre temps, bien des choses ont changé dans les vies respectives de Pierre-Marie Sotto et Adeline Parmelan, mais pas le ton de ce nouveau roman, Oh happy day, toujours léger, pétillant et haletant ! Avec bonheur, le lecteur renoue lui aussi avec ces personnages et devine aisément, tout en le partageant, le plaisir qu’ont pris Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat à se livrer au jeu de la co-écriture.
Cette lecture et rencontre à deux voix est une petite forme à la tonalité aussi joyeuse et complice que celle du roman. Invitant le spectateur dans les coulisses de sa « fabrication », elle se compose de lectures d’extraits du roman, de commentaires sur l’écriture à quatre mains et d’entretien avec le public.
>> En préambule, une brigade poétique sera proposée par l’équipe de la médiathèque.

Manifestation proposée en partenariat avec la Ville et la Médiathèque de Moissac avec le soutien de La Fondation La Poste

Covoiturage : retrouvez l’évènement sur Mobicoop.fr

Anne-Laure Bondoux © Philippe Matsas
Jean-Claude Mourlevat © Philippe Matsas

Totalement inconnu

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Avec Gaëlle Obiégly – Modération : Camille Thomine

Quand on est hôtesse d’accueil, être à l’écoute fait partie du quotidien. C’est donc tout naturellement que la narratrice prête l’oreille à la voix mystérieuse qui, un beau jour, se met à lui donner des instructions, à lui annoncer d’étranges visites, à faire surgir en elle des images déroutantes, comme autant d’impressions de déjà-su…
Comment peut-on être intimement convaincu de connaître la Finlande dans ses moindres recoins alors qu’on n’y a jamais mis les pieds ? Comment peut-on savoir ce que c’est d’être mort alors qu’on est encore vivant ? À se laisser aller au fil décousu des souvenirs et des pensées, on découvre qu’on en sait toujours beaucoup plus que ce qu’on croyait savoir, et on s’expose ainsi à accueillir d’autres que soi, notamment le soldat inconnu.
Avec ce monologue envoûtant, Gaëlle Obiégly nous happe dans une fantastique enquête interrogeant, avec une gravité mêlée d’humour et d’émotion, la place que nous occupons dans le monde et au sein de notre propre existence..

 

Gaëlle Obiégly  © Arnaud Delrue

 

L’enfant Océan

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Spectacle familial par la Cie Le Ruban fauve.
D’après le roman de Jean-Claude Mourlevat
Avec Raphael Fernandez et Margot Forissier
Décor : Roland Petiot
Lumière : Olivier Richard
Mise en scène : Irène Chauve

Cette version revisitée du Petit Poucet de Perrault raconte, à travers une série de témoignages, comment le petit Yann âgé de 10 ans embarque ses six frères aînés, tous jumeaux, dans une fugue désespérée.
Sur scène : une comédienne et un comédien s’emparent des 21 personnages qui ont assisté (de près ou de loin) à cette fuite du domicile familial pour rejoindre la côte atlantique. Qui les soutiendra le long de ce périple ? Qui sera cet « ogre » moderne ?
À découvrir en famille, cette adaptation de la compagnie Le Ruban fauve nous plonge dans l’un des premiers romans de Jean-Claude Mourlevat qui a tenu en haleine de si nombreux lecteurs !
La représentation sera suivie d’un temps de dédicaces avec Jean-Claude Mourlevat.

© Capture d’écran site Le ruban fauve

Les paysages de Maylis de Kerangal

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Grand entretien et lecture : Maylis de Kerangal – Lecture : Dominique Reymond – Modération : Élodie Karaki

D’un livre à l’autre, Maylis de Kerangal construit une œuvre qui se déploie dans une grande diversité de formes : romans, récits, nouvelles, livres d’artistes, articles, livres pour la jeunesse, contributions à des ouvrages collectifs…
Une œuvre dans laquelle la fiction permet d’ouvrir des mondes, d’accéder à des savoirs « de saisir du politique, d’attraper du social, d’instaurer des sentiments. »
Qu’elle mette en scène les plongeons périlleux d’adolescents, embrasse le chantier d’un pont, orchestre le prélèvement d’un cœur, saisisse la ferveur d’une nuit passée à peindre ou sonde les vibrations de la voix humaine, la langue vive de Maylis de Kerangal témoigne d’une attention singulière aux situations, aux êtres et aux espaces.

Ce premier entretien, entrecoupé de lectures mises en voix par Dominique Reymond, est une invitation à parcourir une œuvre résolument en mouvement et à dessiner quelques-uns des motifs qui la composent.

Maylis de Kerangal © Francesca Mantovani / éditions Gallimard
Dominique Reymond © Alexia Vic

Ouverture du festival !

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>18H30
Accueil poétique par la compagnie Groenland Paradise.
Par les soirs bleus d’hiver, nous arriverons en bateau, en mille bateaux, prenant à bras le corps le chemin des poètes… Là, comme pour une grande fête, les fleuves nous laisseront descendre où nous voudrons, « dans les clapotements furieux des marées » (Le bateau ivre, Arthur Rimbaud)
Librairie du festival avec La femme renard et Le bateau livre
Décors du théâtre réalisés par l’Espace Bourdelle Sculpture et Le Théâtrophone

>19H
Interventions des partenaires et présentation des temps forts du programme en présence de Maylis de Kerangal (film réalisé par Jean-Pierre Roussoulières)
Cocktail offert par la Ville.

La cuisine des contrées imaginaires

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Avec Alberto Manguel – Lecture : Maurice Petit – Modération : Camille Thomine.

Alberto Manguel, amoureux de la cuisine et de la bonne chère, nous revient avec un petit livre de recettes (accompagnées de croquis de sa main). Mais pas n’importe lesquelles : celles inspirées des lieux imaginaires emblématiques de la littérature mondiale. Il invente donc les mets dégustés au château de Dracula, à Poudlard – l’école de magie d’Harry Potter – sur l’île de Robinson Crusoé ou de Circé, dans la Cité des Dames, à Jurassic Park, ou sur la mer des paroles gelées.
Une invitation à la lecture par le biais de la cuisine : les deux piliers d’une vie heureuse ?

Alberto Manguel a été l’invité d’honneur de Lettres d’automne en 2006. Nous nous réjouissons de le retrouver à l’occasion de la parution de ce nouveau livre, La cuisine des contrées imaginaires (Actes Sud), tant sa passion des livres et sa généreuse érudition ont marqué l’histoire du festival !

Cette rencontre est proposée en partenariat avec le festival Lettres du Monde à Bordeaux auquel Alberto Manguel participera également. 

©DR ©Patricia Huchot-Boissier

Invitée d’honneur 2023

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Lettres d'automne #33

Du 20 novembre au 3 décembre 2023

Invitée d’honneur : Maylis de Kerangal

Lettres d’automne 2023

 

Maylis de Krangal, photo_Francesca_Mantovani-GallimardMaylis de Kerangal

Maylis de Kerangal passe son enfance au Havre, avant des études à Paris. Elle travaille d’abord dans l’édition, chez Gallimard où elle publie notamment des guides de voyage, puis aux éditions jeunesse Le Baron perché. Après un séjour aux États-Unis, elle publie en 2000 son premier roman, Je marche sous un ciel de traîne, puis en 2003, La Vie voyageuse, toujours aux éditions Verticales. Elle s’implique dans le collectif d’écrivains Inculte qui crée une revue puis une maison d’édition.
Depuis Corniche Kennedy, paru en 2008, ses livres rencontrent un large public, sont traduits dans de nombreuses langues, et adaptés au cinéma comme au théâtre. Elle a reçu plusieurs prix littéraires parmi lesquels le prix Médicis, le Grand Prix RTL-Lire ou encore le Grand Prix de littérature Henri-Gal de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre.
À ce jour, Maylis de Kerangal a publié une quinzaine de romans et nouvelles publiés pour l’essentiel aux éditons Verticales, mais aussi des récits, livres pour la jeunesse, ouvrages collectifs….

 

« Le paysage vit dans l’oeil de celui ou celle qui regarde, dans l’oreille de celui ou celle qui écoute, dans tout ce qui sollicite le corps, l’imaginaire et la mémoire.
Loin de n’être qu’un décor plaqué à l’arrière-scène de nos existences, il en est le matériau, le ferment sensoriel, décline des géographies intimes et collectives, provisoires et mobiles, se forme dans l’enquête, l’étonnement ou la rêverie, se peuple de présences humaines ou animales, fait entendre les voix de la jeunesse ou de très vieux échos, se couvre de traces.
Plus que le socle de nos identités, il est le partenaire, l’acteur et le témoin de nos vies. Sa métamorphose nous questionne, sa destruction nous meurtrit.
D’une certaine manière tout paysage regarde vers la littérature, et toute littérature apporte son paysage.
Aux Lettres d’automne de Montauban, on passera les cols, on traversera les villes, on ouvrira les passagères, on entrera dans le « paysage de l’autre » autrement dit dans son écriture, dans sa langue, dans son tempo, on viendra sur son terrain pour écouter ce qui s’y joue, et comment ça se passe, et à quoi ça ressemble. On échangera nos paysages, nos espaces et nos sentiments.
À Montauban, fin novembre, et les jours seront denses et les nuits longues ! » Maylis de Kerangal

Bibliographie (extraits)

Un archipel. Fiction, récits, essais, Presses de l’Université de Montréal, 2022
Seyvoz, avec Joy Sorman, éditions Inculte, 2022
Canoës, éditions Verticales, 2021
Légendes des réserves, avec Jean-Philippe Delhomme (peintures), coédition Gallimard / Musée d’Orsay, 2021
Kiruna, La Contre Allée, 2019
Un monde à portée de main, éditions Verticales, 2018
Un chemin de tables, éditions du Seuil, coll. « Raconter la vie » 2016
À ce stade de la nuit, Paris, éditions Guérin, 2014
Réparer les vivants, Paris, éditions Verticales, 2014
Hors-Pistes, illustrations de Tom Haugomat, Thierry Magnier, 2014
Tangente vers l’est, éditions Verticales, 2012
Pierre Feuille Ciseaux, avec Benoît Grimbert (photographies), Le bec en l’air, 2012
Naissance d’un pont, éditions Verticales, 2010
Corniche Kennedy, éditions Verticales, 2008
Dans les rapides, Paris, éditions Naïve, coll. « Naïve sessions », 2007
Ni fleurs ni couronnes, éditions Verticales, 2006
La Vie voyageuse, éditions Verticales, 2003
Je marche sous un ciel de traîne, Paris, éditions Verticales, 2000

Littérature pour la jeunesse (album)
Nina et les oreillers, ill. Alexandra Pichard, éditions Hélium,

Adaptations au cinéma
Corniche Kennedy, par Dominique Cabrera, 2017
Réparer les vivants, par Katell Quillévéré, 2016
Naissance d’un pont,  Julie Gavras (en tournage)

Prix littéraires

2022 : Prix de la revue Études françaises pour Un archipel. Fiction, récits, essais
2017 : Wellcome Book Prize pour Mend the Living (tr. anglaise de Réparer les vivants)
2016 : Premio Boccace pour À ce stade de la nuit
2015 : Premio Letterario Merck pour Riparare i viventi (tr. italienne de Réparer les vivants)
2014 : Prix Premio Von Rezzoni pour Naissance d’un pont
2014 : Grand prix de littérature Henri-Gal, décerné par l’Institut de France sur proposition de l’Académie française, pour l’ensemble de son œuvre.
2014 : Prix Orange du Livre pour Réparer les vivants
2014 : Prix Relay17 pour Réparer les vivants
2014 : Prix des lecteurs de L’Express-BFM TV pour Réparer les vivants
2014 : Grand prix RTL-Lire pour Réparer les vivants
2014 : Prix Roman des étudiants France Culture-Télérama pour Réparer les vivants
2012 : Prix Landerneau, pour Tangente vers l’est
2010 : Prix Franz-Hessel pour Naissance d’un pont
2010 : Prix Médicis pour Naissance d’un pont

à lire

Lire un extrait

« Rouge », une longue fiction inédite, ouvre ce volume qui offre aussi vingt-deux textes, des récits et des essais de longueur variable, parus entre 2007 et 2022 en une vingtaine de lieux différents. Ensemble, ils composent un paysage unique et multiple au sein duquel la lecture emboîte allègrement le pas au récit tandis que l’attention portée à une texture, une voix, une image nous place, dans une langue vive et somptueuse, au coeur d’une recherche en mouvement constant, curieuse de tout. La prose de Maylis de Kerangal trouve, dans la brièveté, une densité et une force remarquables dont le lecteur ne peut qu’être frappé.

Vidéo Maison de la poésie

Tomi Motz, un ingénieur de 50 ans, est mandaté par son entreprise pour contrôler les installations du barrage de Seyvoz, dont l’édification dans les années 1950 avait provoqué l’engloutissement d’un village de montagne et la dispersion de ses habitants.
L’accomplissement de sa mission se voit empêché par une série de dérèglements sensoriels et psychiques faisant vaciller sa raison.

Lire un extrait

« J’ai conçu Canoës comme un roman en pièces détachées : une novella centrale, “Mustang”, et autour, tels des satellites, sept récits. Tous sont connectés, tous se parlent entre eux, et partent d’un même désir : sonder la nature de la voix humaine, sa matérialité, ses pouvoirs, et composer une sorte de monde vocal, empli d’échos, de vibrations, de traces rémanentes. Chaque voix est saisie dans un moment de trouble, quand son timbre s’use ou mue, se distingue ou se confond, parfois se détraque ou se brise, quand une messagerie ou un micro vient filtrer leur parole, les enregistrer ou les effacer. J’ai voulu intercepter une fréquence, capter un souffle, tenir une note tout au long d’un livre qui fait la part belle à une tribu de femmes — des femmes de tout âge, solitaires, rêveuses, volubiles, hantées ou marginales. Elles occupent tout l’espace. Surtout, j’ai eu envie d’aller chercher ma voix parmi les leurs, de la faire entendre au plus juste, de trouver un “je”, au plus proche. »

Écouter un extrait

Réparer les vivants est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de geste, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d’accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l’amour.

Pause musciale du Rio #1 : La Bedoune

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Il y a les artistes qui ont trempé les mains dans les eaux boueuses du Mississippi, et il y a les autres … Et force est de constater que La Bedoune appartient à la première catégorie, et pas simplement parce qu’après avoir remporté le Challenge Blues Français en 2019, le duo s’est retrouvé en finale de l’International Blues Challenge à Memphis en 2022 !
Le duo  donne tout ce qu’il a lors des concerts mariant à merveille la voix de Cécile et le son plein de velours de sa basse fretless et le grain rugueux mais toujours harmonieux des guitares de Greg. En français ou en anglais, l’humour et l’autodérision des textes flirtent avec la tendresse et la mélancolie.

Manifestation proposée en partenariat avec Le Rio Grande